Apocalypto
Apocalypto
Après l'homme sans visage, magnifique, après Braveheart, grandiose, après la Passion, sanguinolent, le terrible Mad Max revient dans un nouveau film, où, encore, il prend le parti de tourner dans la langue originelle des évènements qu'il raconte.
Ici, il raconte la fin des Mayas, non du fait de l'arrivée des espagnols mais une fin amorcée par les indiens eux-mêmes. "Une grande civilisation n'est conquise de l'extérieur que lorsqu'elle est détruite de l'intérieur". Un village paisible. Des guerriers sanguinaires qui les capturent. Il y a des morts, mais la plupart sont ligotés et mis en laisse.Bien sûr, y'a des viols qui vont avec. Ca serait pas drôle sans. Ils sont amenés dans une ville Maya. Là où règne la civilisation, les marchés d'esclaves, et les sacrifices humains.
Depuis un moment Mel se lance dans un retour aux origines. Origines du catholicisme avec lacrucifixion de Jésus, origine de l'Amérique avec l'arrivée des conquistadors en terre sauvage.Avec toujours un petit clin d'oeil religieux. Bon, ce n'est pas qu'un clin d'oeil dans la Passion. Ici, on voit la religion des Indiens Mayas qui sacrifiaient des humains. Bon, la question des sacrifices dans ce film est plutôt mal retranscrite. Les sacrifices en chaîne, Ce n'est pas réaliste. Il faut que ça ait un sens, et il faut que la victime soit sublimée. Sacrifier n'importe quoi serait une offence aux dieux. Enfin bon... Ca ne marche pas terrible. La question des prisonniers est elle aussi parsemée d'incompréhension. Après avoir vu ce qui allait leur arriver, ils ne tentent rien. Moi, si une chose comme ça m'arrivait, certes, je ne serais pas de taille à m'enfuir, mais j'essaierai de leur faire le plus de mal possible avant qu'ils ne me pètent les bras, les jambes, et qu'ils me fassent une visite guidée de mon propre cerveau étalé dans la poussière. Quitte à mourir, autant mourir comme j'ai envie.
Bref. Pas mal de choses qui passent à côté, mais pas mal de choses sympa. Le début gentillet, la prise du village chaotique, et la poursuite (ou la fuite, ça dépend de quel côté on se place), euh..., feuillue. Le retournement de situation, quand la proie commence à prendre son destin en main est très prenant, genre la poursuite dans Patriot quand on vient de tuer son fils, ou mieux, la vengeance façon indienne en plein milieu de la première guerre mondiale dans légendes d'automne (Elle est grandiose cette scène! Le gars commet un acte encore plus barbare que la violence de la guerre, ce qui choque ses copains qui pourtant, tuent des allemands comme un enfant mange ses cornflakes. Superbe!)
La camera numérique fait bizarre au début, et au moment de la poursuite, ça bouge dans tous les sens. Ca peut donner un petit truc en plus, mais ça peut aussi donner une envie de rendre les popcorns mangés au début du film. Et sur la question des images, disons un peu, "crues", ça ne choque pas. Autant la Passion, c'est fait pour qu'on s'imagine à la place de celui qui endure les souffrances, autant ici, on les voit de l'extérieur. Et mis à part 2-3 scènes où il pousse le gore jusqu'au ridicule, c'est de la violence normale. On ne peut pas passer à côté. Certes, on n'est pas obligé de filmer une tête qui roule tout le long d'une pyramide, pour parler des sacrifices, mais bon... C'est pas si choquant que ça de le voir.
Donc, Apocalypto, plutôt sympa, même si ça n'apporte pas grand chose. Ah si! La scène des fourmis. Question intéressante. Est-ce une vraie technique celle de recoudre une plaie avec des têtes de fourmis? C'est la scène la plus intéressante du film.